Mère, 2022,
DNSEP (Art)
Un jardin, une cabane, des objets céramiques et des paniers tressés. Dans ce décor domestique, une invitation entre l’intérieur et l’extérieur est proposée par les oiseaux. Les performeur.ses portent des plumages aux nuances plurielles. Le Merle, le Geai des chênes, le Martin-pêcheur et le Faucon crécerelle, ils sont là dans l’espace d’accrochage, silencieux et attentifs à ce qu’il se passe. Ils glanent autour d’eux les objets qui habitent le lieu et les déplacent. Ils n’ont reçu aucune indication et déambulent librement. Au mur, il y avait une carte en textile suspendue, on y reconnaissait le lit d’une rivière. Maintenant les oiseaux sont au sol, assis sur la carte, ils partagent et mangent ce qu’ils ont cueilli. Sous la cabane, certains trouvent le repos, sur la rivière on se nourrit, et au milieu de la salle il y a La Mère. Une tour en faïence rouge recouverte d’émail trône au milieu de cette scène de vie quotidienne. Elle aussi, elle regarde. Remplie de cavités comme pour honorer toutes les parties creuses, les vides à remplir, les utérus, les paniers qui transportent, le creux d’une main.
Mon diplôme de cinquième année répondait à un texte d’Ursula K. Le Guin sur la « théorie de la Fiction-Panier ». Texte qui aujourd’hui ouvre des désirs de nouvelles fictions, d’histoires plus inclusives et moins spectaculaires. Je remercie encore le Merle de m’avoir rendue la vue.